J'ai très mal dormi cette nuit, réveillé de 02 à 04 heures du matin. Je me suis revu exactement 31 ans en arrière, le mardi 26 avril 1977.
Ce jour là, après quelques hésitations, j'avais déposé Maman à la maternité de l'hôpital de Cognac. Tu étais son premier enfant à venir et elle n'était pas sure que le moment était venu...
Maman était dans la salle d'accouchement, j'étais à quelques mètres d'elle dans la salle d'attente, seul.
Elle pleurait, elle gémissait et moi j'étais trop lâche pour venir la réconforter. Une goutte de sang, une seringue me faisaient tourner de l'œil. Pour passer le temps en attendant que tu arrives, j'avais emporté l'Equipe de la veille et pour ne pas entendre Maman, je m'étais plongé attentivement dans la lecture des nouvelles sportives du weekend passé.
Et tu es arrivé à 05h10, beau bébé de 3,58 kg.
Malgré de petits problèmes de santé, tu as été un bébé adorable, nous apportant toujours un sourire. Tes premières paroles arrivèrent vers les 6 mois. Pour dire merci tu disais "la, la..." d'une toute petite voix douce. Cela t'est resté, nous te surnommions ‘’Lala’’ entre nous.
Comment oublier ton premier anniversaire: Maman avait mis tout son cœur pour te préparer un gâteau à la génoise avec une crème très légère. Le moment venu, elle a déposé ce gâteau sur ta chaise de bébé, et a allumé la bougie unique qui se trouvait dessus. Tu as alors éclaté en pleurs effrayé par le "feu feu" comme tu diras plus tard. Maman s'en rappelle encore et elle a été si marquée par cet épisode que plus jamais elle n'a refait ce gâteau là...
Maintenant, 31 années ont passé. Maman est à mes côtés, Frances a rejoint notre famille et Wally débute une nouvelle vie. Nous venons de passer 41 jours non loin de toi, à attendre ton réveil, à attendre ta renaissance.
Chaque jour qui passe doit nous rapprocher de toi. Une énorme chaîne de solidarité s’est formée autour de toi et il serait impossible de nommer tous tes amis disséminés dans le monde entier et tous les membres de notre famille. Tous t’attendent et sont certains que tu redeviendras fort comme avant.
En principe, tu devrais recevoir des cadeaux aujourd’hui, mais à l’inverse, c’est toi qui nous en a fait un de plus : il y a quelques minutes, alors que nous étions à côté de ton lit, penchés sur toi et te parlant, les yeux fermés tu as ouvert la bouche et prononcé un ahhhhh…. prometteur… Ce n’était pas un bâillement, il semble que tu aies voulu nous parler.
A très bientôt notre Grand Chéri…
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